Après la sauvagerie du Wyoming : Le Montana et Missoula. Autant dire une claque de sophistication ! Immeubles, rues, boutiques, êtres humains…Et en plein sur Higgins Avenue, le Wilma. Ah, le Wilma ! Un vrai petit miracle. La certitude que dans ce monde d’éphémère certaines choses peuvent durer. Vous la voyez cette superbe enseigne rétro ? Cette vieille guérite à billets ? Vous le sentez ce doux arôme fané ? L’arrivée à Missoula par Higgins Avenue fait penser à un film des années 30. La vaste avenue s’ouvre comme une voie royale, bordée d’immeubles art déco. Le Florence Hôtel (111 N.Higgins, construit en 1888 pour accueillir les voyageurs de la toute nouvelle Northern Pacific Railway), the Atlantic Hôtel (519 N. Higgins, datant de 1902), the Bellows Residences (1637 S.Higgins, construit en 1909), Le Dixon Duncan Block (240 N.Higgins, remontant à 1897), the Hammond Arcade (101 S.Higgins, avec son intérieur des années 30 encore en l’état)… tous inscrits au National Register of Historic Places.
Et puis, il y le Wilma et son histoire fantastique. Une œuvre architecturale autant qu’humaine. Celle de W.A « Billy » Simons qui créa ce théâtre pour sa femme Edna Wilma. A eux deux, ils apportèrent culture et amusement dans le Montana. Billy organisait des shows. Wilma chantait et dansait, (elle avait connu le succès avec sa sœur, dans un numéro qui les avait emmenées à travers tout le pays). A la mort de Billy, Wilma continua à chanter, à tenir le théâtre (et prit aussi un mari de quelques vingt ans plus jeune qu’elle). Elle tint bon durant la dépression et la guerre, s’engagea dans la Croix Rouge, voyagea souvent à New York à la recherche de nouvelles idées de décorations pour le théâtre. Quand elle mourut, en 1954, dans ses appartements du Wilma, elle dirigeait 19 autres théâtres dans l’ouest des États-Unis. Son mari commença alors une histoire avec Bob Sias, qui devint aussi son partenaire en affaires, mais ils n’étaient aussi doués que Wilma et à partir de là, le théâtre allait connaître de nombreuses nouvelles vies. Certains se rappellent les cours de danse qu’on donnait dans la salle de bal, dans les années 30. D’autres, de la boutique de vêtements très glamour qui faisait fureur au 8ème étage. D’autres encore, de la piscine au sous-sol. Vous humez toute cette légende qui court le long des murs ? Toutes ces histoires qui filent entre les cloisons. Vous le sentez, ce grand coup de baguette magique ?