A peine sortie de Missoula, j’ai compris pourquoi tant de gens tombaient amoureux du Montana. D’un coup, plus de ville, plus d’immeubles. C’est assez étonnant d’ailleurs cette rapidité de changement. Aucun préambule. Pas de préparation. Subitement, on se retrouve avec la forêt, la route, et la rivière de Norman Maclean, (A River Runs Through it -La Rivière du Sixième jour), la célèbre Blackfoot. Elle est là, collée à la route comme une ombre. Et quand elle n’est pas là, on la sent, on la devine. Je ne sais pas ce qui me plait le plus. Que cette rivière soit décrite avec autant de passion dans un récit aussi raffiné, ou que Norman Maclean ait écrit ce livre, son premier, à 70 ans. Il y a quelque chose de terriblement émouvant dans cette recherche de la touche finale. J’imaginais les heures qu’il avait dû passer à scruter les reflets de l’eau, assis dans son canot. Les petits détails et les astuces que connaissent seulement les gens d’ici. La mélancolie qui attrape soudain, de façon terrible, quand on est seul. Ce roman, écrit dans la dernière ligne droite, après avoir passé sa vie à apprendre Shakespeare à des étudiants. En m’enfonçant dans la forêt avant d’arriver à l’hôtel, j’ai repensé à la première phrase « Dans notre famille, nous ne faisions pas clairement le partage entre la religion et la pêche ». C’est pas une belle façon de commencer une histoire, ça ?
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