L’idée était de trouver quelque chose de différent de ce que j’avais expérimenté dans le Wyoming. Depuis la France, tous les états américains du centre semblent un peu pareils… Une fois sur place, comme toujours, on voit les différences. Le monde est moins uniforme. Les lectures aident. On comprends pourquoi les gens aiment un endroit, ce qui les y a attirés, les fait rester. Et ici, on voit vite que si les gens parlent autant de la nature, des rivières, et de la pêche, c’est qu’il y a une bonne une raison.
The Resort at Paws up, c’était pour dormir dans une tente devant la Blackfoot river. J’avais envie de sentir cette fraîcheur de près, de marcher dans une eau limpide. En fait, je me demandais si ce n’était pas un peu une arnaque, cette rivière idéale décrite dans les romans et tout ce message écolo. Eh, bien non. On peut préférer dormir dans une vraie maison (le resort en propose partout sur l’immense domaine), mais franchement on perdrait l’essentiel. Je parle d’une nuit à écouter simplement la rivière, le frémissement des pins et le souffle du vent. Une nuit comme au temps des chercheurs d’or, sans télévision, sans téléphone, sans google, spam, raseurs, mal lunés, et tout ce qui est fabuleusement chiant dans la vie (mais avec tout le confort imaginable). Une nuit à s’emplir de nature. Et avant ? Avant, on a marché dans la forêt, on a pêché à la mouche (j’y viens, j’y viens), on a dîné devant la prairie avec des terreurs de cinq ans qui font griller des marshmallows sur leurs broches comme des pros et vous foutent la honte (quelque verres de Pinot Noir font passer ça)… On est entré dans la rivière glacée avec l’impression de découvrir le monde.