Il n’y a pas que le voyage dans la vie… Il y a le mal que les gens se donnent pour vous. Les moments qu’ils vous offrent. Les histoires qu’ils vont, ou non, vouloir vous raconter. Le Kachemak Park, c’est Kevin qui nous l’a fait découvrir. On ne peut y arriver que par bateau ou avion. Il n’y a pas de routes pour rejoindre la plupart des sites du parc. La faune, la flore, l’horizon, l’air limpide, les montagnes qui disparaissent dans les nuages… tout est unique. Pas une seconde n’est perdue. Pas une instant n’est moins qu’extraordinaire. C’est un sanctuaire pour les ornithologistes. Les baleines viennent s’y nourrir de plançons particulièrement riches. En quelques minutes de marche, nous sommes passés de la toundra, aux icebergs, aux forêts d’épicéas géants parsemées de mousses, de plantes et de fleurs inconnues ailleurs. Pendant la randonnée, un ours brun a croisé notre route. Le temps de réaliser, et il s’est mis à pleuvoir. Pleuvoir ?!!! Ah ! Des ruisseaux, des torrents, oui ! Heureusement, Kevin avait tout ce qu’il fallait dans son sac (et aussi les sandwichs de Lucinda). Vu que je n’avais que mon jean et des baskets, c’était une chance. On a enfilé les vestes, les surbottes en gore tex, tout ce qu’on pouvait du moment que cela protégeait… Fallait nous voir. Fashion Week en Alaska ! Plus tard, on a prit des kayak pour aller jusqu’aux glaciers. On a suivi Kevin en pagayant lentement. A un moment, on pouvait presque les toucher. La lumière était phénoménale et personne ne parlait (on dit que le parc compte environ 160.000 hectares de glaciers…). C’était un voyage fou, que j’avais fait simplement parce que je voulais l’Alaska, et maintenant, j’étais là, aux pieds de ces murailles démesurées… A cet instant, j’ai savouré ma chance. Les couleurs surtout, laissaient sans voix. Des bleus cinglants. Des blancs cru. Une subtilité inouïe. Au retour, ça sentait le vieux bois, la végétation mouillée, des textures de mousses et de plantes qu’on ne trouve qu’ici. On s’est arrêtés un instant chez le gardien du parc pour se réchauffer. Gardien qui vivait dans sa cabane seul depuis des mois, et avait laissé sa famille en ville. La joie de vivre, la gentillesse, l’humour qu’il mit dans ces quelques instants, furent une grande leçon. Plus tard, Kevin a cueilli un peu de mousse qu’il ne connaissait pas pour pouvoir l’étudier. Nous sommes tous rentrés vannés. A peine la force de mettre les photos sur l’ordinateur. Pour tout dire, ce dont je rêvais, c’était d’un bon vieux whisky on the rocks !
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