Je suis rentrée de Chine et… c’était le Nouvel An chinois à Paris en bas de chez moi ! Ah !
Tout d’un coup, cela m’a fait me souvenir de tout un tas de choses. De ce que cela fait d’être étranger dans un pays, de ce que nous gardons, de ce que nous transmettons, des traditions, des symboles, et des histoires que nous racontons. De ce qui sauve, et fait sourire ceux qui ne savent pas. De tous les détails minuscules, tellement lointains, qui portent, protègent, font se sentir fiers quand il n’y a plus rien, rendent gais, donnent envie de lancer des pétards et de danser avec les dragons, de dire des idioties et de rire comme un gosse. Et de tout ce qui est bien plus privé, bien plus profond et fait se trouver des points communs avec des chinois du Yunnan. Je me suis dit que c’était bien aussi de pouvoir partager ça avec son nouveau pays, que la vie pouvait nous ficher par terre du jour au lendemain, nous emporter comme une lame de fond, il restait toujours des moments comme ça, qui faisaient du bien. J’ai pensé à une flopée d’autres choses encore, au million de facettes de nos vies d’émigrants, aux bienheureux, aux protégés, qui ne connaissent un exil que fiscal, et aussi à ceux qui n’avaient jamais vu Shanghai et qui avaient la chance de pouvoir y aller en traversant simplement quelques rues de Paris…
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