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Quand je voyage, vous êtes sûr de me voir dans deux endroits : Les drugstores et les librairies. Les premiers (qui peuvent aussi être des épiceries, des supermarchés, tous les endroits où on trouve « de tout » en fait), me montrent la manière de vivre d’un pays, et en plus, j’y trouve toujours quelque chose que je ne connais pas ; les seconds, c’est un peu la même chose, avec souvent la beauté de l’endroit en plus.
Quand je suis à Londres, je vais chez Boots et chez Stanfords. A New York ce sera Duane Reade et Rizzoli. La dernière fois que j’étais à Rio, je suis allée au fantastique Real Gabinete de Leitura dans le centre, et au supermercado de Leblon.
Evidemment, à choisir, je préfère les librairies. On peut encore y trouver de vrais gens, à qui on peut vraiment parler, et des vendeurs qui ne sont pas accrochés à leur téléphone quand vous arrivez (et aussi quand vous partez). Les clients ne sont généralement pas pressés – au contraire, on voit bien qu’ils ont envie d’arrêter le temps. On ne vous regarde pas de travers si vous achetez un livre bizarre (après tout, ils ont choisi de vous le vendre). On peut discuter avec les vendeurs et s’ils sont bons, ils vous ouvrent des univers dont vous n’aviez aucune idée le matin en vous réveillant. On en sort donc forcément meilleur – si ce n’est plus intelligent. Et puis, c’est apaisant. On ne vous fait pas sentir que ça va bien comme ça si vous restez planté devant la même étagère pendant des heures et n’achetez rien. Il y a tous ces gens qui ont écrit des pages et des pages, qui veulent vous séduire, vous faire aimer leurs mondes. Tout est calme, tranquille, amical. Quand j’ai le cafard, c’est sûrement l’endroit où je pense à aller en premier. Quand je suis en forme aussi d’ailleurs. J’y trouve toujours quelque chose que je ne pensais pas trouver en arrivant.
Dans mes préférées, il y a Galignani à Paris, un endroit vraiment unique, La librairie du Trinity Collège à Dublin, une pure merveille – en fait, une bibliothèque, comme le Gabinete de Rio mais je les mets dans la même catégorie que les librairies. John Sandoe à Londres… Et celles que j’ai citées plus haut. Un jour, il faudra que j’écrive un livre sur mes librairies favorites, qui sera bien sûr vendu en librairie.
When I travel, you can be sure to find me in one of two places–drugstores or bookshops. The first might be a general store or a supermarket (all those places where, in fact, you can find nearly everything). It gives me an indication of the country’s standard of living, plus it’s where I always find something unusual. The second is in some ways the same, most often with the added beauty of the place.
When l’m in London I go to Boots and to Stanfords. In New York it’s Duane Reade and Rizzoli. The last time I was in Rio de Janeiro I went to the fantastic Real Gabinete Português de Leitura in the city centre and to the supermercado of Leblon.
Of course, given the choice, I prefer bookshops, where you can still find real people, with whom you can talk at ease, and salespeople who are not glued to their mobile phones when you arrive – and when you leave. The customers are not usually in a hurry. On the contrary, they browse and enjoy the break. No one looks askance if you buy a weird book; after all, they choose to sell it. You can talk to the sales assistants, and if they’re good, they can open up a whole new universe that you were unaware of when you woke up that morning. You leave feeling better, if not smarter. It’s also soothing. Nobody makes you feel that you have outstayed your welcome. You can linger at the same shelf for ages without buying a thing. There are all those people who have written page after page, to captivate us, to entice us into the worlds they have created. All is calm, peaceful, friendly. When I’m feeling blue it’s usually the first place I think of going. When I am not blue too. There’s always something unexpected.
Among my favorites (librairies & bookshops) are the unique Galignani in Paris, the library of Trinity College in Dublin – an absolute marvel like the Gabinete in Rio – and those already named. John Sandoe in London… One day I must write a book about my favorite bookstores, which of course would be sold only in bookshops.