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Quand je n’ai pas envie de travailler, que j’ai un coup de blues, je pense à l’Espagne. Tout de suite, cela me remonte le moral. Même au plus fort de leur marasme économique, les Espagnols étaient dans les bars, à boire de la sangria et à manger des tapas. La dernière fois que j’étais là, j’ai demandé à mon chauffeur de taxi, une femme almodovaresque, si les choses allaient vraiment aussi mal que le disaient les journaux parce qu’ à première vue, les gens n’avaient pas l’air vraiment affectés. Elle a rit – ce magnifique et énorme rire espagnol – en répondant « Justement ! On est dans la mierda mais ça ne se voit pas parce qu’on continue à aller dans les bars à tapas, alors les gens ne le croient pas. Sauf qu’on garde le même verre et la même assiette de tapas pendant toute la soirée ». J’adore cette façon de voir la vie. C’est pour ça que je vais en Espagne dès que je peux. Parce que les gens sont positifs, même quand ça va mal.
Le printemps dernier j’étais à Carmona, un village sublime qui fait partie des célèbres villages blancs près de Séville. Tout respirait la douceur de vivre et la chaleur humaine – la chaleur tout court d’ailleurs, parce qu’il faisait un temps de rêve. L’hôtel Casa Palacio de Carmona, était comme dans mon souvenir, un petit peu plus vétuste peut-être. C’est un palais du XVI siècle transformé en hôtel, alors il ne faut pas s’attendre à ce que tout soit parfait, mais cela fait aussi partie du charme. Et puis le propriétaire et sa femme ne savent pas quoi faire pour vous être agréable, ce qui rend indulgent. Tout près, il y a un bistrot divin La casa Curro Montoya, juste devant une superbe église ancienne. Mais the place to be, c’est la place du village. Tous les soirs, les familles étaient au Goya – l’un des deux bars de la plaza (on ne peut pas les rater, ils sont en face l’un de l’autre) et le matin, les mêmes familles étaient à l’église – et après, au deuxième bar, en train de commander des cafés con leche et des pains dégoulinants d’ail, d’huile et de tomate – la spécialité régionale. Un soir, tous les clients du Goya se sont mis à danser devant le bar, pendant que les anciens regardaient de leurs fenêtres en battant des mains en cadence ; C’était formidable. Il y a aussi un marchand de glaces fabuleux, Los Valencianos – sur la place, évidemment. Et en rentrant à l’hôtel, il faut lever les yeux pour admirer les frontons mauresques en faisant attention dans les rues si étroites que les voitures peuvent à peine passer sans se faire arracher les portières…
Tout les gens normalement constitués adorent l’Espagne je suppose. Sinon, c’est vraiment que quelque chose chez eux ne tourne pas rond…
Spain – a weekend in Carmona
When l don’t feel like working, when l feel blue, l think of Spain and that perks me up immediately. Even at the worst moments of their economic slump, the Spaniards were in the bars, drinking sangria and enjoying tapas. The last time l was there l asked my taxi driver, who looked as though she had just stepped off an Almodovar set, if the situation was really as bad as the press reported, because at first sight the people didn’t seem to be really affected. She laughed – that magnificent, hearty Spanish laugh – and replied: « That’s the problem ! We’re in the mierda, but you don’t see it because we are always in the tapas bars, so people don’t believe it. But we keep the same drink and plate of tapas all evening ! » I love that way of seeing life. That is why l go to Spain whenever l can. Because the people are optimistic even when things could barely be worse.
Last spring, l was at the superb Carmona, one of the famous white villages near Seville. There was an enveloping air of peace and warmth – real warmth in an ideal weather. The Casa Palacio de Carmona was as l remembered it, truly special, just a little more time-worn in places perhaps It is a XVl century palace restored and converted into an hotel so modern perfection is out of the question. But that is part of its charm. And the owner and his wife do everything to make your stay agreeable – which makes it easy to forgive some flawed details. Nearby there is a marvellous bistrot, La Casa Curro Montoya, just in front of a wonderful old church. But the place to be is the village plaza. Every evening, families gather at the Goya, one of the two bars (you can’t miss them as one is in front of the other) and in the morning, the same families are at the church – then later, at the other bar, ordering cafe con leche and toasted bread brimming with tomato sauce, garlic and olive oil – the local speciality. One evening, all of the Goya regulars started dancing in front of the bar, while the older people watched from their windows, clapping their hands in rhythm. It was amazing. There is also a fabulous ice-cream shop, Los Valencianos – on the village plaza, of course. Rerurning to the hotel, you must look up to admire the moorish pediments, while paying attention in the narrow streets – so narrow that cars can hardly pass without scratching their doors.
I imagine that everybody who comes to Spain loves Spain. If not, they must have a problem somewhere…