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Je viens de fêter mon anniversaire en Ecosse, et j’ai pensé que c’était le voyage idéal pour changer de toutes ces visions de mers chaudes et de plages qui fleurissent en ce moment. Et aussi, cela me donne l’occasion de parler de géographie, et de style. Quel rapport ? Un grand rapport, justement. Parce que la géographie m’a toujours parue correspondre à un style de vie et avoir une allure particulière selon les pays. En fait, certaines géographies ont beaucoup plus que du style ou de l’allure, elles ont de la classe, du chien, et là-dessus l’Ecosse bat à plates coutures la plupart des pays du monde. Dans la région d’où vient ma mère par exemple, Thurso, tout au nord, vous pouvez faire des kilomètres sans voir un panneau ni rencontrer âme qui vive, à part les éléments de la nature et le vent. Quand vous arrivez devant le château de son clan – en ruines, cela va sans dire – il n’y a personne non plus. Vous poussez une simple barrière devant l’océan, et marchez jusqu’aux ruines, et si vous avez de la chance, les nuits d’hiver, vous êtes accueilli par les aurores boréales. Il n’y a pas de centre d’information, pas de vendeur de billets (ni de queue de touristes), le spectacle est une pure merveille de mystère et d’isolement.
Dans les Highlands, c’est presque pareil, avec juste un peu plus de monde et d’endroits où prendre un café. En allant de Glasgow à Fort William, je n’ai vu que des motards, bravant héroïquement tous les temps – bruine, pluie, vents, (« des motards, quoi » a lâché Bertrand, motard lui-même, quand je les ai plains) – et sur la route du retour, la A82, l’une des plus incroyables et magnifiques routes qui soient, la signalisation était presque inexistante. Le paysage était seulement peuplé de cascades, de chemins dans les montagnes (les Trossachs dans le parc national du même nom) et de rivières sauvages. On avait envie de se baigner partout. Les couleurs des rochers et des paysages sautaient du brun fort au gris et au vert pâle. A un moment, un spitfire a foncé en rase motte dans une vallée. Ce fut la seule entaille faite au silence – à part Eric Clapton dans la voiture. Partout, on voyait les eaux qui dévalaient des pics et formaient des lochs entourés de coussins de plantes inconnues.
A Argyll, nous sommes sortis de la route pour prendre un café et voir l’Inverawe Smokehouses de Taynuilt, célèbre pour sa fumaison de saumon, une vraie culture ici. Nous en avons acheté assez pour tenir un mois, et il a fallu l’emballer trois fois pour ne pas parfumer tout l’avion du retour. Nous avons eu un temps « divin » selon les critères écossais – la classique combo pluie- soleil – brouillard. Ça aussi, avait une sacrée gueule sur le paysage.
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Scotland, the Highlands. A story of geography and style
I have just celebrated my birthday in Scotland and l think that it was an ideal alternative to the image of warm seas and beaches that dominate at the moment. It’s also an opportunity to talk about geography and style. What’s the connection? Well, a very important one really. Because geography, to me, has always seemed to correspond to a certain way of living and a particular distinction of each country. In fact, certain countries have much more than style and allure – they have class, a charismatic pull, and on that score, Scotland beats most other countries by a wide margin. In my mother’s region, for example, Thurso, in the extereme north-east, you can go for miles without seeing a single signpost or another living soul, just the natural elements and the wind. When you arrive at the castle that was once a seat of her clan—in ruins now, needless to say–there is no-one. No tourist office, no ticket booth, tourists. You push aside a simple wooden barrier facing the ocean and walk towards the ruins, and on winter nights, if you are lucky, you are met with the backdrop of the aurora borealis, the Northern Lights. The spectacle is a marvel of mystery and isolation.
In the Highlands it is nearly all like that, just a few more people, and also more places where you can have a good cup of coffee. Between Glasgow and Fort William l only saw bikers, heroically braving the elements–Scottish mist, rain, wind. « That’s being a biker,» says my husband Bertrand, himself a biker, when l expressed pity for them. And on the way back, on the A82, one of the most incredible and beautiful roads imaginable, the roadsigns were practically non-existent. The landscape was marked only by waterfalls, paths leading off to the Trossachs mountain, to the National Park of the same name, heaven for hiking and climbing, and untamed rivers. The water was crystal clear and irresistibly inviting. We wanted to bathe all the time. From one minute to the next, the colors of the rocks and the landscape switched from deep brown to grey and pale green. Suddenly, we saw a Spitfire dive low across the valley. That was the only break in the silence–apart from Eric Clapton in the car. Everywhere, we saw water tumbling from the heights, forming mini-lakes, surrounded by cushions of unknown plants.
In Argyll we left the road to have coffee and see the Inverawe Smokehouses in Taynuilt, famous for their smoked salmon, and an iconic institution. We bought enough to last a month and had it wrapped three times in order to spare our fellow passengers in the flight home. We had « glorious weather » by Scottish standards, in other words the classic combo of rain-sun-mist-and rain again. It has an awesome effect on the scenery!
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