Scroll down for the English version
Pour commencer cette nouvelle année j’ai décidé de faire un « premier » voyage – malgré toutes les contraintes, tests, etc. et étrangement, j’ai choisi un lieu isolé, loin de tout, où il n’y avait presque personne. Cela peut paraître paradoxal après nos dernières expériences de confinements, mais je voulais retrouver le côté positif de l’isolement. La liberté de faire ce que l’on veut, le retrait du monde (quand nous le choisissons), l’éloignement de tout ce qui oppresse ces derniers temps… La bonne idée a été d’opter pour l’Atlas Marocain – que je connaissais déjà – un lieu pratiquement inchangé depuis que Delacroix et les Orientalistes l’ont peint au XIX siècle. Cela s’est avéré extrêmement apaisant et rassurant de découvrir que quelque chose de permanent pouvait exister au milieu du maelstrom de folie qui nous entoure.
Nous sommes arrivés à notre hôtel après une petite heure de route de Marrakech et pendant tout le trajet, n’avons vu que des montages, des falaises, et des vieilles routes de terre dorées par le soleil. Un spectacle vraiment magnifique. Le panorama depuis l’hôtel, sur le petit village berbère d’Asni, était un enchantement. La propriété qui entourait l’hôtel – la Kasbah Tamadot – s’étendait jusqu’au fond des montagnes, et il n’y avait rien pour gâcher la vue, pas un panneau, pas une construction moderne, aucun bâtiment déplaisant. Tous les gens sur place ont fait preuve d’une extraordinaire hospitalité. Une qualité dont nous avons grand besoin en ce moment et que nous avions presque oubliée avec tous ces lieux fermés dans les villes. Ce fut un dépaysement absolu et je n’ai pas étonnée d’apprendre que le film Sept ans au Tibet (d’après le roman de Henrich Harrer) avait été tourné ici. Cela ressemblait vraiment à un autre monde, et aussi à certaines parties du Chili.
Un matin, nous sommes partis marcher dans les montagnes, et n’avons croisé que des bergers avec leurs troupeaux. Au retour, nous sommes passés par des vergers et des oliveraies – un univers naturel en complet contraste avec celui que nous avions quitté le jour d’avant. Nous avons pris le temps de lire au soleil, de marcher dans le jardin, de discuter tranquillement avec les trois autres clients de l’hôtel aussi déconcertés que nous d’être là. Mais le meilleur moment a sûrement été quand nous nous sommes retrouvés à nos trois tables séparées dans le restaurant, le soir du premier de l’an, et que nous avons fêté cette nouvelle année en gardant nos distances, tous conscients de ce que ce moment avait de surnaturel et d’unique. Je pense que je me souviendrais toujours de ces méchouis (délicieux) et de nos conversations d’un bout à l’autre de la salle. Et aussi de nos regards le lendemain, le 1er janvier, quand nous nous sommes retrouvés et souhaités une « Bonne Année »…
Je profite pour remercier la Kasbah Tamadot et tous ceux qui ont fait de ces premiers jours de 2021 une réussite inespérée. Sans le savoir, vous nous avez offert un formidable cuirasse pour supporter les prochains confinements !
NB : Vous pouvez voir tous mes livres de voyages sur mon site www.franciscamatteoli.com et lire mes autres récits aussi en allant sur Google.
Morocco, New Year and first voyage
To start this New Year, I decided to make my « first » voyage in spite of all the restrictions, tests etc. and strangely enough I chose an isolated place, far from everything, where there where very few people.This may seem incongruous given our recent experience of confinement but I wanted to find a positive side to isolation… The freedom to do what we wanted, to retreat from the world, (when we chose), to leave behind all that has oppressed us recently. It was a great idea to opt for the Moroccan Atlas, which I knew already, a place that is practically unchanged since Delacroix and the Orientalists came here to paint in the XIX century. It proved to be very calming and extremely reassuring to discover that something enduring could exist amongst the maelstrom of sorrow that surrounds us.
We arrived at our hotel after a little less than one hour’s drive from Marrakesh, during which we saw only mountains, cliffs and ancient dust roads , coloured gold by the sun. A truly spectacular sight. The panoramic view from the hotel facing the Berber village of Asni was a pure enchantment. The property surrounding the hotel – the Kasbah Tamadot – reached to the foot of the mountains and there was nothing to interrupt the view, not a billboard, no modern buildings, no construction. Everyone was exceptionally hospitable. A quality we have great need of at the present moment and have practically forgotten due to so many places being closed in the cities. It was a complete change of scenery and I wasn’t surprised to learn that the movie Seven Years in Tibet (based on Henrich Harrer’s novel) was filmed here. As the surroundings seemed to be of another world and also certains parts of Chile.
One morning we went walking in the mountains and encountered only shepherds with their flocks. On the way back we passed by orchards and olive groves, a natural universe in complete contrast to the one we had left the day before. We took time to read in the sun, to walk in the garden, to converse at ease with the other guests at the hotel who were as surprised as we were to meet there. But the best moment came when we found ourselves at our three separate tables in the dining room on New Year’s Eve and so celebrated, keeping our distance, all too aware of what the moment had that was surreal and unique. I think we will always remember those mechouis (delicious) and keeping up a conversation from one end of the room to the other… and our expressions when we met the next day, the 1st of January, to wish each other a « Happy New Year »…
I take this opportunity to thank the Kasbah Tamadot and all those who made the first days of this year 2021 an unexpected success. Unwittingly you have provided us with a formidable armour to help us through the next confinement!
NB : All my travel books are on my web site www.franciscamatteoli.com and you can find more stories that I wrote on Google…