Que rapporter ? Ah ! Ce que vous aimez. Ce qui a été fait par les gens d’ici surtout. Et à ceux qui se demandent comment reconnaître une vraie turquoise, puisque c’est LA pierre locale, je réponds ce que ma sœur tient d’une amie spécialiste : « il y a tellement de faux que l’important est que la pierre plaise et qu’elle soit dans vos prix ». Point barre.
Et ne croyez pas que la culture ici est un folklore. Les objets les plus simples sont souvent de vraies pièces d’art, le résultat de siècles de traditions et les habitués reconnaissent illico le travail d’une tribu, à une couleur, une pierre, un symbole. Il suffit d’ouvrir l’oreille sur les stands. On apprend un millier de choses sur les ethnies, le travail des pierres, de l’argent, les rites, les modes de vies… Les gens ne gardent pas les informations pour eux. Ils sont spontanés, francs, bruyants sans forcer la dose. Tout ce que j’aime. Rosetta sur son stand, Cippy sur le sien (il arrive dans quelques secondes), l’adorable Jane… Tous serviables, bien disposés, contents d’être là et de vous aider. On trouve de tout. Il faut aller là où son cœur va. On peut acheter aussi dans les belles galeries de Canyon Road. Ce qui compte, c’est le frisson. Pour moi c’était :
Une boucle de ceinture en turquoise faîte par Sherman & Isabelle Paquin de Zuni Pueblo. Un travail de mosaïques typique des Zuni qui occupaient le Nouveau Mexique et l’Arizona il y a plus de 1000 ans.
Un bracelet Navajo en argent créé par Cippy CrazyHorse de Cochiti Pueblo qui ne présente que quelques pièces mais toutes superbes.
Une bague en argent et turquoise naturelle blanche d’Arizona inspirée des bijoux indiens des années 70, désignée par l’artiste Navajo Toney Mitchell. Et des poteries Acoma, si j’avais pu, si je n’avais pas été en route pour l’Alaska, avec les switch d’avions, de voitures, d’hôtels… [http://www.andreafisherpottery.com/]
J’ai fais installer ma boucle de ceinture chez Tom Taylor à dix mètres de là, à La Fonda Hotel. L’adorable Jane qui doit être plusieurs fois grand-mère m’a fait ça en moins d’un quart de seconde.
Et puis à un moment, il s’est passé quelque chose. Elles sont arrivées. Silencieuses. En ligne parfaite. Les cheveux noirs interminables, impeccablement lissés. Un coin de la Plaza a levé les yeux des stands. Puis, un autre. Puis un autre. On ne s’y attendait pas. Tout le monde est resté un instant sans bouger devant ces jeunes filles sérieuses et gracieuses, ce défilé subit en plein milieu de la rue. C’était totalement inattendu.